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AIHP Les herbes de Provence bientôt "label rouge"

PARIS, 8 août (AFP) - Thym, sarriette, origan, basilic... Ces herbes indissociables de la cuisine méditerranéenne devraient bientôt décrocher le "label rouge", gage de qualité pour ces plantes aromatiques.

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L'association interprofessionnelle pour les herbes de Provence (AIHP) - regroupant quelque 150 producteurs de plantes aromatiques de la Drôme et de la région PACA ainsi que des noms de l'industrie agro-alimentaire (Amora et Ducros) -, va présenter dans le courant du mois d'août un cahier des charges afin que les "herbes de Provence" (mélange de feuilles sèches) obtiennent le fameux label rouge décerné par le ministère de l'Agriculture.

"Avec ce label, l'AIHP va permettre aux consommateurs de faire la différence entre produits courants et mélanges d'herbes de qualité", explique une responsable de l'Office national interprofessionnel des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Onippam).

"Afin de garantir une puissance aromatique à ces mélanges, les plantes cultivées ou cueillies suivant des méthodes respectueuses de l'environnement, seront récoltées pour leur teneur en huile essentielle qui ne pourra pas être inférieure à une limite fixée par plante", poursuit cette spécialiste.

Pour les amoureux des herbes de Provence dont la notoriété a largement dépassé les frontières de l'Hexagone, ce label permettra de séparer le "bon grain de l'ivraie".

Les rayons des épiceries et des grandes surfaces regorgent de plantes aromatiques de qualité souvent médiocre, affirment des producteurs français qui, outre le ramassage de plantes sauvages, cultivent depuis une quinzaine d'années sur plus de 500 hectares les cinq principales plantes aromatiques (thym, romarin, sarriette, origan et basilic).

Couvrant 80 hectares en 1993, le thym est aujourd'hui planté sur près de 300 hectares dans le sud-est de la France pour un rendement de 500 tonnes par an.

Le romarin occupe aujourd'hui 70 hectares contre 5, sept ans plus tôt, la sarriette et l'origan 30 ha chacun et le basilic 87 ha contre à peine 3 en 1993.

Mais cette production est insuffisante pour faire face à la demande. Les Français consomment chaque année 400 tonnes d'origan et plus de 1.000 tonnes de thym. Un plan de développement pour les cinq principales herbes a été mis au point afin d'augmenter les productions de 50 tonnes d'ici à 2003, indique l'Onippam.

Pour répondre à la demande des amateurs de petits farcis ou de ratatouille mais aussi des transformateurs d'épices et de l'industrie alimentaire, qui absorbe un quart de la production, la France est contrainte d'importer ces herbes, notamment du Mahgreb où le prix de la main-d'oeuvre est moins élevé. "Pour le thym, le rapport va de un à quatre", explique un responsable de l'Onippam.

En 2000, la Pologne, le Maroc, l'Albanie et l'Espagne ont livré 760 tonnes de thym pour un montant de 1,11 million d'euros tandis que l'Albanie, la Turquie, la Chine et le Maroc fournissaient 620 tonnes d'origan pour 1,37 million d'euros.

Grâce à la qualité de ses produits, la France a néanmoins exporté 268 tonnes de thym et 136 tonnes d'origan cette même année, essentiellement vers l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.


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